
Pur produit du système de formation de Sion Basket, le Sédunois de 19 ans est déjà dominant en NLB Men. Son objectif à court terme: rejoindre la première division.
Thomas Salman a le basket dans les gènes et cela se remarque au premier coup d’œil. Si ses 1 m 90 et son style vestimentaire y participent évidemment, c’est surtout son patronyme qui trahit cette inclination. «Mon père a été un joueur professionnel de haut niveau en Bosnie», confirme celui qui partage ses origines entre ce pays et la Suisse. «Du coup, le basket est arrivé dans ma vie de manière automatique.»
Un temps au duel avec la balle jaune du tennis, c’est finalement pour la sphère orange que le Sédunois tranche. «Vers l’âge de 9 ans, le nombre de séances d’entraînement devenait ingérable, il a fallu faire un choix.»
Celui du cœur. Mais celui des prédispositions également. «C’était en basket que j’avais le plus de talent et aussi que j’obtenais le plus de résultats dans ma progression.»
Le basket, choix du cœur
Bien entouré par la solide structure de formation de Sion Basket, le cadet de la fratrie Salman grandit – beaucoup – et progresse tout autant sous les paniers des Creusets. «J’ai fait toutes mes classes dans ce club, depuis les U8. D’énormes investissements ont été mis en place pour nous offrir la possibilité d’arriver jusqu’en LNB. C’est un club qui s’appuie sur de grandes familles de basket.»
Une caractéristique qui a grandement compté pour le jeune homme de 19 ans au moment où l’Académie de Fribourg lui faisait du pied. «Il y a quatre ou cinq ans, ils se sont intéressés à moi. J’ai fait le choix de rester, d’une part pour mes amis, mais aussi pour ma progression. A Sion, j’ai toujours été surclassé dans les catégories d’âge, ce qui m’a permis de me développer encore plus rapidement.»
Leader en NLB à 18 ans
Tout aussi rapidement, celui qui a défendu les couleurs de la Suisse en U16 et en U18 s’est frayé un Chemin jusqu’à la NLB Men, dont son club a poussé la porte à l’automne 2019. «L’étape est énorme entre la 1re ligue et la LNB. A l’échelon supérieur, les équipes sont beaucoup plus homogènes et le niveau global augmente.»
Et en tant que chef d’orchestre de son équipe, il a d’ailleurs été rapidement projeté face aux joueurs importés des équipes adverses. «Ce sont souvent des Américains que j’affronte en un contre un, le niveau est différent, l’école de basket aussi. Mais j’adore ce mélange des cultures.» Le numéro 8 de Sion Basket ne s’en formalise pas. «J’adore défendre. Je marche au défi. Quand je réussis mes actions défensives, cela me donne de la confiance pour l’offensive suivante.»
Cette confiance l’aide d’ailleurs à confirmer son statut – déjà acquis la saison passée – de joueur le plus prolifique de son effectif sur le plan offensif, avec une moyenne de 24,7 points par match. Mais il n’y a pas uniquement du point de vue des statistiques que Thomas Salman se révèle être un leader. «La saison passée, à la suite de la blessure de notre joueur étranger, il a fallu prendre les rênes de l’équipe. J’aime avoir des responsabilités et devoir faire preuve de leadership. Je prends de la place dans l’équipe au niveau vocal», sourit-il.
Un profil qui intéresse déjà
Avec pareilles références et surtout qualités, le collégien de quatrième année peut se permettre d’avoir de l’ambition quant à son futur. «A court terme, je voudrais déjà terminer mon collège avant de continuer mes études à l’université dans le domaine du sport. Mais j’aimerais aussi parvenir, en parallèle, à me faire une place dans une équipe de première division, avant de pourquoi pas, plus tard, évoluer dans un autre championnat européen.»
Un objectif qui pourrait rapidement se transformer en réalité, puisque son nom est, de plus en plus régulièrement, évoqué du côté du Reposieux.
L’AVIS DU COACH, EMIR SALMAN
«Thomas est avant tout un travailleur, il est capable de dépenser énormément de temps et d’énergie pour finaliser ses gestes. Il a développé une certaine polyvalence et il est capable de défendre et d’attaquer. Ses fondamentaux techniques lui permettent d’absorber et d’acquérir les nouveautés, il l’a prouvé lors des différents stages qu’il a pu effectuer aux Etats-Unis ou dans les pays de l’ex-Yougoslavie, mais aussi avec l’équipe nationale suisse junior. Il est ainsi capable de faire face à de nombreuses situations nouvelles sur un terrain.
De plus, il est parfaitement capable de gérer les éléments extérieurs et de rester concentré sur son jeu. Pour être encore plus performant, il doit gagner en vitesse d’exécution et continuer à travailler sur l’équilibre de son shoot. Il possède déjà deux armes secrètes dans son jeu, il s’agit désormais d’en acquérir une troisième pour pouvoir régler toutes les situations de match.»
Par Adrien Délèze
Photo Sacha Bittel
Le Nouvelliste du 22 décembre 2020